Chaque homme appartient à un grand groupe, qu’on appelle race. On avait jadis la coutume, même entre gens de science, de diviser l’humanité en cinq groupes principaux, que l’on distinguait d’après la couleur de la peau. On les appelait les races blanche, noire, jaune, brune et rouge et l’on considérait que chacune d’elles habitait, dès l’origine, tout ou partie d’un continent déterminé. On disait aussi que chacune de ces races avait certaines propriétés physiques et se distinguait des autres tant par sa façon de vivre que par cette caractéristique.
Aujourd’hui, on n’admet plus cette conception. On a en effet constaté que des parentés intimes sont déchirées quand on se base, pour caractériser les races, uniquement sur la couleur de la peau ou sur des propriétés physiques semblables ; d’autre part, des parentés artificielles sont ainsi créées là où elles manquent en réalité complètement. On tend donc maintenant à grouper l’humanité d’après des données biologiques, à établir une division correspondant le mieux possible à la parenté de sang naturelle des peuples. On cherche à former une classification des races qui représente une image fidèle du véritable arbre généalogique.
Cependant, nous sommes encore bien loin d’une telle division idéale des .races, la formation de celles-ci ayant commencé pendant, voire même avant la période glaciaire. Il n’y avait alors personne pour constater ou décrire cette évolution. On ne nous a pas laissé de documents qui pourraient nous indiquer comment cette formation des races s’est effectuée. Nous ne pouvons pas même affirmer, avec quelque certitude, que l’humanité entière dérive d’une racine unique ou que la grande variété de ses constituants soit due à plusieurs formes primitives indépendantes. Jusqu’à maintenant ; on n’a pas trouvé une seule propriété physique ou psychique qui soit spécifique à une race.
Par contre, les savants sont unanimes à admettre que les influences du milieu ont eu une grande importance dans la formation des caractères propres qui se sont transmis d’une génération à l’autre. Il y a eu tout d’abord les influences du sol et du climat, puis celles qui résultèrent de la vie en familles, communes ou états et du passage de la vie nomade à la vie sédentaire, entraînant la construction d’habitations chauffables pendant la saison froide ; enfin, la possibilité de faire du feu changea aussi profondément la façon de se nourrir. Ces influences civilisatrices ont transformé l’homme successivement, tout comme les animaux sauvages sont devenus des animaux domestiques ; elles ont en outre fixé nettement la direction de leur développement aux facultés physiques et psychiques de l’homme.
Le résultat des expériences de la biologie et de l’anthropologie modernes est qu’on distingue aujourd’hui, presque universellement, sept races humaines principales. Au double point de vue psychique et physique, on les admet comme types d’origine du genre humain. Chacune d’elles habite des régions géographiquement bien déterminées, dont les limites commencent à s’effacer par suite du perfectionnement toujours plus grand des moyens de transport.
Ces sept races principales sont : 1° la race caucaso méditerranéenne ; – 2° la race africano-négritique ; – 3° la race asiatico-mongolienne – 4° la race américano-indienne ; – 5° la race malayo-polynésienne ; – 6° la race australo-mélanésienne – 7° la race des papous de la Nouvelle-Guinée et de la Nouvelle Calédonie. Ces groupes se subdivisent en un nombre plus ou moins grand de racés secondaires, qui résultent soit d’une division spontanée .des races principales, soit d’un mélange du sang. Parmi les savants qui se sont voués à l’étude des races humaines, il faut·citer Deniker, qui a compté 29 races secondaires et Keane, qui en estime le nombre à 67 ; les images illustrant ce texte en montrent les principaux types.
Grâce à ces images, on voit combien le genre humain est varié ; il ressemble à une prairie émaillée de violettes, de trèfle, de primevères, etc. Chaque espèce a ses caractères propres, mais est intimement liée aux autres races. Par exemple, combien cette jeune femme du Nord (image 1), avec ses cheveux d’un blond très clair, sa figure ovale, ses yeux bleus, sa peau blanche et sa haute taille, diffère-t-elle de la Tasmanienne (image 8), dont la tête ronde, couverte de cheveux crépus, nous montre un nez retroussé dominant une large bouche, à la lèvre inférieure si saillante. Mais il n’est pas nécessaire de chercher aussi loin ; en restant dans les limites de la race principale caucaso-méditerranéenne, et en comparant avec l’image 1 le représentant de la variété dinarienne (image 2) , qui est très répandue en Allemagne méridionale, dans les Balkans et dans les pays de langue allemande situés dans la région des Alpes, nous constatons combien grande est la différence même entre des variétés rapprochées. L’homme dinarien est en général de haute taille, sa tête est massive, son occiput est aplati, sa peau est sèche et brune, ses cheveux sont foncés ainsi que ses yeux s’il n’a pas acquis, par un croisement des races, les yeux clairs du type nordique.
Les autres images nous montrent des représentants de la race africano-négritique (images 3, 4 et 6), de la race asiatico-mongolienne (image 5), de la race américano-indienne (images 10 et 11), de la race malayo-polynésienne (image 7), de la race australo-mélanésienne (images 8 et 9), et de la race principale des papous (image 12). Quelques-uns de ces types inspirent peu de confiance, mais cela est compensé par l’air intelligent et la grâce des autres types !
par le Dr A. Koelsch, Rüschlikon